Ide mélanote (Leuciscus idus)

Ide mélanote (Leuciscus idus)
gardon rouge, orfe
Toute jeune, l’Ide mélanote est souvent pris pour une jeune Gardon ou un jeune Chevesne. Le corps est allongé, légèrement bombé et vert-foncé, les flancs sont plus clairs et argentés, et le ventre blanc. Les nageoires pectorales, pelviennes, et anale sont rosées à rouges. La bouche est étroite, Les écailles sont petites (55 à 63 le long de la ligne latérale).L’Ide mélanote est répandue dans les grands cours d’eau et les lacs de Scandinavie, de l’Europe centrale et orientale, mais aussi en Grande-Bretagne.En France sa zone de répartition est limitée au Rhin, à la Moselle et à la Somme. Il est aussi présent dans la Loire , l’Erdre , la Mayenne , la Maine et la Sarthe.L’Ide mélanote fréquente les eaux courantes ou stagnantes, fraîches, claires et peu profondes.En période de fraie, Les ides, qui vivent en bancs, remontent le cours du fleuve pour frayer sur des fonds sablonneux ou graveleux, riches en végétation aquatique.Prise rare sur des lignes pour la carpe. Pêche Mêmes techniques de pêche que pour le gardon . Pêche à l’anglaise à distance avec agrainage au maïs.
Ombre

Ombre
Méfiant et sensible, l’ombre se mérite
Nom scientifique : Thymallus thymallus
Famille : Thymallidés
Autres noms : Ombre commun – Anglais : Grayling
Poids maximum : 2 Kg (0,5 à 1kg)
Taille maximale : 50 cm (moy. 30 à 40 cm)
Durée de vie : 6 ans
Période de frai : Mars à Juin
Ponte : 3 000 à 6 000 ovocytes par kg de femelle
Espèce menacée
L’Ombre a un corps assez allongé avec un dos trapu dont la teinte varie du gris-verdâtre au gris-bleuté. Ses flancs présentent des reflets argentés et dorés avec quelques points noirs. La répartition des points constitue une méthode d’identification individuelle des Ombres vivants dans un cours d’eau. La nageoire dorsale est de couleur rouge, haute et longue. Sa bouche est petite et garnie de petites dents.L’oeil de l’Ombre présente la particularité d’être étiré en pointe vers l’avant.
Plusieurs études démontrent des populations bien différenciées et une variabilité génétique de celles-ci. Ce phénomène donne à l’espèce des facultés d’adaptation remarquable dans des habitats variés. Ces populations spécifiques sont le résultat de longues périodes d’isolements géographiques.
L’aire de répartition de l’Ombre couvre l’Europe centrale et sptentrionale,de la France à la Grande-Bretagne, dela Laponie jusqu’en Yougoslavie (ex). L’Ombre est sans doute originaire du bassin du Danube dés le Miocène. En Scandinavie sa présence remonterait à la fin de la dernière glaciation. Les canaux de navigation sont sans doute à l’origine de son extention vers l’ouest (Seine et Loire) au XVIIIe Siècle. L’Ombre est autochtone en France. Il a été introduit avec succès en Haute-Seine, dans la Loire, la Dordogne et l’Adour.
Ce poisson fréquente les rivières aux eaux pures, fraiches (12 à 16°C) et bien oxygénées. Il y recherche des fonds composés de graviers, de sables ou de galets. L’Ombre est aussi présent en montagne jusqu’à 1 500 m d’altitude, dans des eaux courantes. L’Ombre vit en bancs de même classe d’âge. Il se nourrit de mollusques et de crustacés. Il ne dédaigne pas les larves d’insectes et les insectes qui lui tombe du ciel. En lac (Léman), il s’adapte en se nourrissant aussi de planctons et de petits poissons.
La maturité sexuelle de l’Ombre intervient vers 2, 3 ou même 4 ans. La ponte intervient au printemps dans une eau à environ 10°C. Le choix de la frayère par les géniteurs dépend tout à la fois de sa profondeur, de la nature du fond et de la circulation des eaux autours des embryons qui s’y trouveront bientôt. Les mâles montent la garde sur la frayère 2 semaines environ, tandis que la femelle n’y séjourne que 24 heures tout au plus jusqu’au moment de la ponte.
Sa croissance serait en france telle que : 10,5 cm à 1 an – 21 cm à 2 ans 28 cm à 3 ans alors que dans le même temps son poids passera de 12 g à 238 g
De nos jours, l’Ombre est l’objet de mesures de protection. En effet la poluution, et l’aménagement des cours d’eau, mais aussi les actions de pêche ont contribués à une certaine restriction de son aire. . Les femelles déposent leurs oeufs en plusieurs fois. L’incubation durera environ 20 jours dans une eau à 10°C
Pour le pêcher, asticots et vers donnent de bons résultats mais les puristes préfèreront sans doute le pêcher à la mouche. Une canne de 3m, d’action intermédiaire est idéale. La ligne à utiliser doit être flottante et le bas de ligne de type Long Backing avec un hameçon n° 12.
Si asticots et vers sont appréciés, la crevette attire aussi l’ombre.
La truite

La truite
Salmo
Salmoniformes – Salmonidés
La famille des salmonidés regroupe des poissons osseux des eaux fraîches, à deux nageoires dorsales, dont la seconde est adipeuse.
Exemples : le saumon, l’ombre et la truite.
Truite (du bas latin tructa) est le nom courant donné à de nombreuses espèces de poissons appartenant à la famille du saumon.
Les truites « vraies » constituent le genre Salmo.
Les truites sont très appréciées pour la pêche et la consommation alimentaire…
Les espèces de truite
L’espèce la plus courante de truites est la truite d’Europe Salmo trutta Linné, 1758. Elle est reconnaissable à sa grande bouche, son dos violet, ses marbrures sombres et ses petites taches latérales rouges ; la coloration générale étant gris foncé ou vert.
On en connaît de nombreuses sous-espèces. En Europe, ce sont, par exemple :
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S. trutta trutta, la truite de mer
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S. trutta fario, la truite de rivière = truite brune.
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La truite de rivière est un poisson dont la taille et le poids sont totalement dépendants de la qualité des eaux et de leur richesse en éléments nutritifs. Longue de 25 à 40 cm (exceptionnellement 70), elle se reconnaît à :
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son corps élancé adapté à une nage rapide,
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sa nageoire dorsale insérée à égale distance de la tête et de la queue et située à l’avant d’une petite nageoire adipeuse,
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ses longues nageoires pectorales (1/7 de la longueur du corps)
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sa large nageoire caudale droite ou très légèrement échancrée,
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sa tête massive et bien profilée qui se termine par un museau pointu et une bouche largement fendue, armée de nombreuses petites dents acérées, implantées sur les mâchoires, les os de la bouche et la langue.
Le mâle se reconnaît à ses mâchoires plus conséquentes et à ses dents fortes et crochues, recourbées vers l’arrière.
La truite a des couleurs variables selon selon les cours d’eau voire même à l’intérieur d’un même cours d’eau :
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généralement un dos sombre, brun-foncé à gris-verdâtre, des flancs aux teintes dégradées constellés de points noirs et rouges légèrement circonscrits de rose ou de bleu (ces taches distinctives apparaissent aussi sur les opercules et la nageoire adipeuse mais pas sur la caudale),
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très sombre sous les roches ou dans les cours d’eau ombragés,
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argentée sur les gravières et dans les cours d’eau ensoleillés.
La truite doit ce mimétisme à la contraction ou à la dilatation de ses cellules pigmentées.
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Il en existe en fait 4 formes en France :
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La truite Atlantique, claire avec peu de taches :
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La forme ancestrale vit dans les cours d’eau du Pays Basque et de Bretagne,
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La forme moderne (à laquelle se rattachent les souches de pisciculture) vit dans presque toutes les rivières de la côte Atlantique française.
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La truite basque, a de très larges taches noires ou brunes et peu ou pas de taches rouges.
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La truite méditerranéenne, qui vit dans les cours d’eau de la côte méditerranéenne, a une multitude de taches noires.
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La truite corse a un petit nombre de grosses taches sur un fond gris. On pense que c’est la forme la plus ancienne.
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La plus importante des truites est la truite arc-en-ciel Oncorhynchus mykiss, originaire des lacs et des cours d’eau américains. Elle est largement répandue dans le monde entier. La truite arc-en-ciel est une prise hautement appréciée des pêcheurs, car elle se débat pour se libérer, en faisant de grands bonds hors de l’eau.
La « tête d’acier », la forme anadrome de la truite arc-en-ciel, est également une prise appréciée.
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Le régime alimentaire de la truite
La truite de rivière est un poisson carnivore, très vorace, qui chasse aussi bien le jour que la nuit avec une préférence pour le jour et le crépuscule en été, et pour la nuit au début de l’hiver.
Elle se nourrit indifféremment
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de petits invertébrés (crustacés, mollusques, larves d’insectes aquatiques ou aériens),
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de petits poissons (vairons, goujons, loches, chabots, alevins de perches),
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parfois de jeunes congénères ou de petites grenouilles…
La composition de sa nourriture varie en fonction de la saison et de sa taille.
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En rivière comme en lac, les truites consomment de plus en plus de poissons quand elles vieillissent.
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En hiver – après une activité intense pour préparer la période de reproduction – elle ralentit son alimentation (elle peut même cesser de manger) et ne reprend son activité maximale qu’au printemps. Le rythme et le taux d’alimentation sont orchestrés essentiellement par la température et la lumière.
La truite en quête de nourriture a un comportement caractéristique : elle se place à l’affût, proche d’un obstacle en adoptant une nage stationnaire dans une veine d’eau susceptible de lui apporter un maximum de nourriture. Elle regarde venir sa proie, la laisse passer puis se retourne pour la poursuivre et finalement s’en saisir. Elle sélectionne ses proies suivant des critères visuels, olfactifs ou gustatifs.
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Si la truite se trouve dans toutes les régions de France (zones grises sur la carte d’Europe ci-dessus) – aussi bien en plaine qu’en montagne – elle ne peut vivre
En Europe, à l’origine, on trouvait la truite de rivière dans tous les cours d’eau froids et propres, bien aérés dans leurs cours moyen et supérieur, ayant des pentes comprises entre très fortes et douces, et des températures ne dépassant jamais longtemps 20 à 22 °C en été. Les facteurs déterminants qui caractérisent l’habitat de la truite de rivière sont :
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le courant
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la morphologie du lit
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la lumière
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les facteurs physico-chimiques : dioxygène dissous dans l’eau, température, pH (degré d’acidité de l’eau)
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les végétaux dans la rivière et sur la rive.
La truite de rivière, plutôt solitaire, a deux types d’endroits privilégiés :
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Un poste de repos = de sécurité partagé avec d’autres poissons. A l’abri des pierres ou dans la berge, ce poste permet à ce poisson sauvage de se dissimuler et d’attendre la fin du danger.
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Un poste de chasse défendu âprement, dont la qualité est proportionnelle à la taille de l’animal. Si la truite vient à mourir, le poste de chasse est immédiatement pris par une congénère en attente de son tour.
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La truite, un poisson menacé
L’espèce semble menacée actuellement aux niveaux de l’abondance et de la variabilité génétique.
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La baisse d’abondance provient d’une dégradation des biotopes de reproduction et de croissance des alevins en liaison avec les activités humaines présentes sur les bassins versants (érosion et colmatage).
(on appelle bassin versant = bassin hydrographique. l’ensemble des reliefs inclinés vers un même cours d’eau qui collecte les eaux de ruissellement qui, à son tour, se jette dans un autre et ainsi de suite.)
Par exemple, les barrages retiennent les graviers nécessaires aux renouvellements des sites de reproduction de la truite.
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L’accroissement des déversements de juvéniles d’élevage de forme atlantique moderne risque de faire disparaître les souches locales.
Les barrages empêchent les migrations des truites :
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La truite lacustre est considérée comme une espèce fortement menacée au niveau suisse. Elle se reproduit dans les rivières, les jeunes y séjournent de 1 à 3 ans, avant de migrer dans le lac pour y grandir fortement. Les adultes quittent le lac une fois la maturité sexuelle atteinte et migrent à nouveau, de mi-novembre à mi-février, dans les rivières pour se reproduire. Ces migrations sont aujourd’hui compromises à cause des nombreux obstacles construits dans les rivières : barrages hydroélectriques, seuils pour prises d’eau, etc. La dégradation de la qualité de l’eau et du substrat de nombreux affluents compromet gravement les chances de réussite de la reproduction naturelle. Diverses études ont démontré que les truites revenaient régulièrement dans la même rivière, probablement dans celle où elles sont nées. La reproduction naturelle de la truite lacustre n’a cependant un succès relatif que dans un très petit nombre d’affluents.
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La truite de mer est considérée comme vulnérable en raison des obstacles à sa migration empêchant l’accès aux zones de reproduction.
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La pollution peut avoir de graves répercutions… Exemple dans une rivière Suisse, la Petite Sarine.
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Le frai naturel de la truite est présent dans la Petite-Sarine. Lors de la saison d’étude 1998-1999, l’association qui étudie les frayères de cette rivière a observé une diminution de 46 % de la surface totale des frayères par rapport à la saison 1997-1998.
Pourquoi 46 % de réduction ?
Le 31 juillet 1998, une grave pollution est survenue au lieu dit Pont de la Tuffière. Cette pollution est survenue au km 7 et a eu des répercutions immédiates sur 2 km en aval et, selon l’indication du garde-pêche présent lors de cette pollution, environ 400 kg de poissons, dont 338 truites sont mortes et ont été repêchées (Le garde-pêche estime à environ 170 poissons le nombre qui n’ont pas pu être repêchées).
Les 3/4 de ces truites était des géniteurs (> 35cm). La perte de ceux-ci a eu des conséquences sur le frai des truites pendant de la saison 1998-1999. En effet, la diminution de la surface des frayères en 1998-1999 se situe principalement entre les km 6 et 9, soit 2 km en amont et 2 km en aval de l’origine de la pollution, soit une diminution sur ce tronçon de 64% par rapport à la saison 1997-1998.
Le 6 avril 1999, après de nombreuses investigations l’auteur probable de cette pollution a été découvert…
Des mesures de protection particulières de la population piscicole ont été proposées au Service cantonal de la Pêche, par exemple sur la taille de capture des poissons + un assainissement afin d’éviter de futures pollutions.
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La truite, un poisson protégé
La truite, sous toutes ses formes, est susceptible de bénéficier de mesures de protections prises dans le cadre d’un arrêté de biotope (arrêté du 8/12/88). La forme ancestrale corse figure aussi dans l’annexe II de la Directive Habitats-faune-flore et est considérée comme en danger d’extinction. Afin de protéger l’espèce, des mesures ont été prises visant notamment :
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la taille minimale légale de pêche (entre 20 et 25 cm, 18 en Corse),
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le nombre de prises par jour (de 6 à 10, selon les départements),
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les dates d’ouverture (entre mars et septembre).
Outre cette réglementation, il existe
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des mesures de protection concernant la surveillance de la qualité des eaux et la réhabilitation des habitats et des frayères. Cette gestion des populations de truite des cours d’eau français se fait sous le contrôle du Conseil Supérieur de la Pêche (CSP).
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des programme de repeuplement.
C’est pour pallier au manque de réussite de la reproduction naturelle que les autorités suisses et françaises ont mis sur pied de vastes programmes de repeuplement. Ces programmes sont basés sur des mises à l’eau de jeunes individus élevés en pisciculture à partir d’oeufs prélevés sur des géniteurs sauvages capturés lors de leur migration hivernale. Malheureusement, en raison de la dégradation des affluents, ces mises à l’eau ne rencontrent qu’un succès mitigé à de nombreux endroits. Une renaturation de l’habitat est donc nécessaire pour favoriser la reproduction naturelle de l’espèce et augmenter l’efficacité du repeuplement.
L’association Truite-Léman mène par exemple un travail de revitalisation sur le Boiron de Morges, en Suisse. La rivière présente cinq obstacles infranchissables à la migration des truites sur l’ensemble de son cours d’eau. La première de ces barrières se situait à quelques 500 mètres seulement de l’embouchure, empêchant toute migration des géniteurs en automne. Grâce au concours de nombreux partenaires, l’ouvrage a été complètement remanié au printemps 1997. Le principe du réaménagement a été de créer un ensemble de 5 chutes d’une hauteur maximale de 40 cm en aval de la chute existante, afin de permettre aux poissons de passer sous le pont et d’atteindre les sites favorables situés en amont.
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Truite Fario

Truite Fario
La truite Fario , aime la fraîcheur
Nom scientifique : Salmo trutta fario
Famille : Salmonidés
Autres noms : Fario, Belle mouchetée, Sauvage – Anglais : Brown trout
Poids maximum : 300 à 500 g (jusqu’à 10 kg)
Longueur maximale : 20-50 cm (jusqu’à 1m)
Durée de vie : 4 à 6 ans (jusqu’à 10 ans en lac)
Période de frai : Novembre à Janvier
Ponte : 2 000 à 4 000 ovocytes par kg
Taille légale capture
Attention car la taille légale de capture diffère d’un département à l’autre. (Voir la carte)
La morphologie de la truite de rivière dite « Fario » ne présente pas de différences notables avec la truite de mer. Les caractéristiques communes aux différentes truite sont d’avoir un corps fusiforme et élancé,, un tête assez grosse avec une bouche bien fendue, de petites dents sur les machoirs la voute et la langue. Elles ont en plus en commun d’avoir une nageoire de petite taille et adipeuse entre la dorsale et la caudale et enfin une peau lisse même si elle est belle et bien recouverte de petites écailles. Le tube digestif de la truite est court. Elle a par contre un estomac développé parfaitement conforme à son alimentation. Les sensibilités olfactive et gustative de la truite sont particulièrement développées. Les couleurs de la truite de rivière sont variables et ce en fonction de son habitat. Le dos est foncé avec des nuance de noir, gris bleu-vert ou brun-vert plus ou moins sombre. Les flancs de cette truite sont brun-jaunes tachetés de point noirs et souvent de points rouges. Son ventre est plutot blanc, voir parfois jaunâtre. En fonction de son environnement les cellules pigmentaires influent sur la couleur de sa robe. Il y a là une faculté de camouflage. Ceci étant, la génétique garde une influence non négligeable sur les variantes de couleurs et permet même de différencier les populations natives ou introduites, voir même de repérer leurs hybrides.
La truite de rivière est originaire de l’émisphère nord de l’Europe. et son extention fut possible aprés la dernière époque glaciaire. Ainsi son aire de répartition couvre l’Europe septentrionale, centrale et occidentale. Il existe une forte diversité génétique dans cette espèce ceci au point de trouver plusieurs sous-espèces en divers régions. Suite à de trés nombreuse introductions, la Fario est implantée dans bon nombres de pays sur tous les continents.
Cette truite bien que considérée sédentaire contrairement à la truite de mer, ne l’empêche pas d’effectuer d’importants déplacements (5 à 20 km) dans le réseau hydrologique. Elle est une poisson d’eaux vives et demande une importante quantité d’oxygène. Ainsi une eau claire, peu ou pas chargée en particules aura sa préférence. C’est donc logiquement qu’on la trouve à une certaine altitude, dans les rivières et les torrents mais aussi dans les lacs. A ses préférences d’habitat, on notera que la nature des fonds est tout aussi important.
La truite de rivière en fonction de sa taille possède un territoire plus ou moins vaste. Il comprend aussi bien une zone de repos qu’une zone de chasse que la truite n’accepte pas de partager avec ses congénères. Ce comportement est flexible en fonction de la hiérarchie sociale qui s’applique dans le monde de la truite. On peut ainsi constater certains regroupements pour l’hiver lorsque les températures baissent.
D’octobre à décembre, la migration pour la recherche de frayères s’effectue principalement la nuit. L’amplitude de ces déplacements peut être important de même que le retour d’un géniteur vers s zone de chasse peut être rapide. La truite de rivière est un poisson carnivore. Elle consomme aussi bien des invertébrés que des insectes aussi bien aquatiques qu’aériens. Au dessus d’une taille de 30 cm, elle consomme principalement de petits poissons comme les Vairons, les Chabots ou les alevins de Perches. Se régime la conduit parfois a des actes de cannibalisme.
Pour la capture de ses proies, la truite adopte trés souvent la technique de la nage stationnaire. Sa vision lui permet de repérer facilement sa nourriture. Son activité est aussi bien diurne que nocturne et varie en fonction de la saison.
En hiver, la truite Fario diminue ses dépenses énergétiques pour se nourrir et va jusqu’à ne plus s’alimenter pendnat de longues semaines. Elle compensera ce jeûne le printemps suivant avec une forte activité entre avril et juin. Une autre période de forte activité est à remarquer entre septembre et octobre. Mais celles-ci est le prélude à sa période de reproduction qui demande une importante énergie.
La maturité sexuelle de la truite Fario est généralement atteinte à 3 ans. La ponte hivernale intervient dans des eaux froides, idéalement à 6°C. Elle intervient sur une frayère qui a des caractéristiques trés pécifiques. Il faut tout à la fois du courant, une faible hauteur d’eau et une granulométrie du substrat qui convienne.
Aprés le creusement d’une cuvette de quelques 10 cm de profondeur, la Fario y déposera ses oeufs que le mâle viendra aussitot féconder. La fécondation dure environ 40 jours dans une eau à 10°C. La croissance de la truite de rivière dépend de son environnement (température, nourriture). Elle est relativement lente dans les torrents que dans les lacs.
Le jour d’ouverture venu, de nombreux pêcheurs se retrouvent sur les bords des cours d’eaux de 1ere catégorie. Ce grand rendez-vous est le moment de retrouver le plaisir de la pêche, et l’éternel défi de capturer quelques truites.
La pêche au toc est sans doute la technique préférée des amateurs. Ils vont ainsi repérer et jaugerr les postes sur lesquels ils reviendrons très vite, tout en espérant un succès immédiat en ce jour mémorable de début de saison.
Mais quel esche utiliser ? La teigne reste la star des esches. Cette larve qui peut être utilisée aussi bien en rivière qu’en ruisseau, reste très appréciée par la truite et ce tout au long de la saison de pêche.
L’eau étant encore froide au moment de l’ouverture, la truite est encore peu active et se mérite. Souvent callée sur des positions calmes, il ne faut pas s’attendre à la trouver en plein courant. Opportuniste et encore peu disposé à dépenser trop d’énergie pour se nourrir, ce poisson attrapera ce qui passe naturellement devant lui,
Le bas de ligne en 12 ou 10/100ème, suivant qu’il y a plus ou moins d’eau, sera équipé d’une plombée légère. Tout est dans la finesse. En commencant avec un n° 6, suivi de 2 plombs n° 7, terminez côté hameçon par un n° 8. Ce dernier plomb ne doit pas être trop serré afin de vous permettre de le remonter ou de le descendre vers l’hameçon. Cela peut vous aider à mieux présenter la teigne qui armera votre hameçon n° 12 ou 14.
Laisser dériver lentement l’appât vers un poste calme. Une discrète retenue du fil donnera juste ce qu’il faut d’animation pour éventuellement attirer l’attention d’une truite prête à mordre.
Mais attention, le ferrage sera un moment crucial. Immédiat et ferme, il peut aider à prendre une curieuse timide et dans tous les cas à ne pas laisser le poisson engamer trop profondément.
Si vous voulez épargner la truite, et ce qu’elle fasse ou pas la maille, ne pas lui massacrer la bouche est essentiel. Et qui plus est, comment ne pas éprouver plus de plaisir encore en pratiquant une pêche propre !?! Aussi n’hésitez pas à employer des hameçon sans ardillons.
La TRUITE

Famille :Salmonidés
Nom latin :Salmo trutta
Autres noms :Truite Fario, truite commune, tuite brune, truche, trouette, troucia, trouché, mouchetée
Taille : 30 à 60 cm – maximum 1m
Poids : 0.5 à 2 kg – maximum 12 kg
Sa longévité peut atteindre une quinzaine d’années.
Aspect : La truite, poisson taillé pour la nage rapide (12 km/h), est un carnassier des eaux froides. Son corp est musclé, bien adapté à la vie en eau courante. La coloration de la truite est variable suivant la situation de son habitat. Le corps est élancé et fusiforme, au pédoncule caudal assez épais, recouvert d’écailles très petites. La nageoire dorsale est réduite; présence d’une seconde dorsale adipeuse; bord postérieur de la caudale rectiligne. La coloration est très variable, jaune, gris anthracite, brune ou gris clair; présence constante de gros points noirs sur les opercules et, selon les souches, de points rouges, simples ou auréolés. Le dos de la truite commune est sombre et les flancs clairs.
La truite arc-en-ciel possède une bande colorée en rose-rouge qui traverse le corps de la tête à la queue.
La chair des truites de lac est naturellement teintée en rose du fait de la consommation en majeure partie de crustacés planctoniques.On la trouve dans les grands lacs comme le Léman où, suivant la profondeur, sa robe sera plus ou moins argentée.
Habitat : On la trouve aussi bien en plaine qu’en montagne, en rivière, lac et étang. Elle ne peut vivre qu’a des température inférieure à 18 °. La truite ne supporte que des eaux relativement pures, froides et oxygénées.
Mode de vie : La truite est un poisson, en général solitaire, qui défend âprement son territoire. Son territoire est en rapport avec la taille. Plus une truite est grosse plus son territoire est important. Les grosses truites ont un poste qu’elles n’abandonnent que pour se nourrir. Les truites plus petites se trouvent à des postes plus petits et ne prennent position sur le repère des grosses truites que si celles-ci en disparaissent (mort de la truite ou prise par un pêcheur). Les truites farios ont un sens aiguë de la hiérarchie. La plus grosse occupera le meilleur poste. Les autres truites, par taille dégressive, vont occuper le reste de l’endroit. Si vous piquez une belle truite à une place vous pouvez être sûr qu’une autre de ces farios ne tardera pas à la remplacer… notez bien les endroits des captures et revenez-y quelques jours après.
Reproduction : La truite fario est mature dès l’âge de 1 à 2 ans. La truite se reproduit en hivers, d’octobre à janvier (eau entre 5° et 10 °). Les géniteurs effectuent de courtes migrations de manière à trouver un site favorable (frayère). La femelle va aménager une dépression dans les graviers et y pondre ses oeufs qu’elle recouvrira grossièrement. Les alevins naîtront au bout de plusieurs semaines (8 à 10) et à leur tour, migreront vers l’aval de la rivière où ils établiront chacun leur territoire.
Nourriture :La truite est omnivore. Elle se nourrie aussi bien de petits invertébrés (crustacés, vers, larves etc.) que de petits poissons (vairons, goujons, et même de truitelles) ,d’algues ou de fruits voir de graines , ainsi que d’insectes (mouche, éphémère etc.). Les grosses truites mangent de grandes quantités d’alevins. Les jeunes poissons se nourrissent d’invertébrés et les adultes rajoutent à ce régime la consommation de poissons de petite taille.
Cuisine : chair fine. Préparée au bleu, meunière, à la crème …
La truite est un poisson de grande qualité diététique. Fumée entière ou en filets, poêlée, en papillote, farcie ou au grill, en délicieux tartares …
Intérêt :Poisson très recherché par les pêcheurs de loisirs.
L’OMBLE CHEVALIER

Nom scientifique : Salvelinus alpinus
Famille : Salmonidés
C’est un poisson originaire des zones arctiques, isolé dans les lacs alpins depuis les périodes glaciaires.
L’omble chevalier est donc en France un poisson essentiellement lacustre, vivant dans les eaux profondes (il se tient en général entre 30 et 70 mètres de fond) qui sont froides et bien oxygénées.
L’omble se nourrit d’organismes planctoniques et de jeunes poissons. La ponte a lieu en hiver, dans des eaux agitées par des courants et à une température de 5° environ, en profondeur sur des zones de graviers appelées omblières. Au moment de la reproduction, l’omble a des teintes éclatantes, notamment sur le ventre qui prend une couleur rouge prononcée. L’omble est le poisson noble par excellence, des grands lacs alpins.
Les techniques de production de l’omble en élevage maîtrisé sont au point ; actuellement, peu d’installations le pratiquent, mais l’omble est une espèce très intéressante pour valoriser des sites de production ayant une eau froide de bonne qualité.
Sur les lacs alpins, l’omble fait l’objet d’une activité de pêche soutenue. Les pêcheurs professionnels utilisent des filets de 70 mètres environ dont la maille minimum est de 33 mm.
Pour soutenir les stocks dans les lacs, des techniques de capture de géniteurs et de maîtrise de la reproduction sont employées. Les jeunes poissons qui naissent ainsi en pisciculture seront remis dans leur milieu naturel après quelques mois. Ils y grossiront pour atteindre une taille de capture commercialisable (2 à 3 ans sont nécessaires).
Chabot

Chabot
Un petit carnassier vorace
Nom scientifique : Cottus Gobio
Famille : Cottidés
Autres noms : Chaboisseau, bavard, gravelet, grosse tête, séchat
Poids maximum : 80 g (40 g en moy.)
Taille maximale : 17 cm
Durée de vie : 5 ans
Période de frai : Février – Mars
Ponte : 100 à 1000 oeufs
Espèce menacée
Chabot de petit – Cottus petiti
Représentant de la famille des Cottidés, le Chabot à un corps dépourvu pour ainsi dire d’écailles, car elles sont minuscules. La peau recouverte de mucus est grise ou brune à tâches brunes. Dépourvu de vessie natatoire, c’est un nageur très médiocre au point qu’il se camoufle en prenant la couleur du fond sur lequel il est et préfère parfois se cacher sous les pierres.
Le Chabot est bien présent en France, dans les rivières à truites et les lacs bien oxygénés.
Il atteint sa maturité sexuelle vers l’age de 2 ans, et se reproduit au coeur de l’hivers. Ce carnassier a une activité essentiellement crépusculaire et nocturne. Les flancs sont plus clairs et son ventre est gris très clair. Il se nourrit avec un bel appétit de frai, d’alevins et autres petits animaux vivants sur le fond.
Voilà un poisson qui ne mord pour ainsi dire pas à la ligne, sans doute du fait d’une très grande méfiance et de ses grandes difficultés à nager.
VIVIPARUS VIVIPARUS

Nom scientifique: Viviparus viviparus (Linnaeus, 1758)
Nom commun: Paludine vivipare
Origine: Europe
Famille: Viviparidae
Sous-famille: Viviparinae
Taille: 3 à 4 cm
Respiration: aérienne par des poumons
Température: 0 à 25°C
Utilité: …
Remarque: ne consomme pas les plantes
Particularité: ovovivipare
Ce gastéropode possède une coquille jaune verdâtre avec trois lignes brun clair. Il vis dans les cours d’eau à débit moyen et ressemble en de nombreux points aux Ampullariidae bien qu’il appartienne à une autre famille.
Il est de nos jours répartis dans plusieurs points du globe, dont l’Amérique du nord.
Hotu

Un bien joli poisson
Nom scientifique : chondrostama nasus
Famille : Cyprinidés
Autres noms : Chondrostome, Nase commun, Nez, Mulet, Aloge – Anglais : Nase Carp
Poids maximum : 2,5 kg ( moy. 1 à 2 kg)
Taille maximale : 50 cm (moy. 25 à 40 cm)
Durée de vie : 13 à 15 ans (21 Centre Europe)
Période de frai : Mars à Mai
Ponte : 50 000 à 100 000 ovocytes
Le Hotu a une petite tête avec un museau situé en avant d’une bouche transversale. La lèvre inférieure est dure. Sa nageoire dorsale se situe à l’aplomb des nageoires pelviennes. La nageoire caudale est échancrée. Le tube digestif du Hotu est particulièrement long puisqu’il représente jusqu’à 4 fois la longueur du corps. Son dos est gris-bleu avec des flanc argentés et un ventre blanc légèrement jaunâtre. Ses nageoires sont de teinte orangées, sauf la dorsale qui reste plutôt grise.
Le Hotu est une espèce typique d’Europe centrale. Absent des Iles Britaniques, son implantation dans le nord de la France date de la fin du XIXe siècle. En utilisant les canaux de navigation, son implantation vers l’ouest de l’Europe s’en est trouvée facilitée. Cette implantation rapide et son acclimatation démontrent la vitalité de cette espèce.
Ce poisson fréquente les fleuves et rivières de plaine dans leurs cours moyens. Il aime aussi remonter ceux-ci, parfois jusqu’au zones à truites. En effet le Hotu, s’il craint les eaux froides, n’en demeure pas moins trés sensible aux pollutions. Le Hotu recherche des courants assez forts et des fonds caillouteux. D’un comportement grégaire, le Hotu se déplace souvent en bancs de plusieurs dizaines d’individus de même taille. Plus jeune, il n’est pas rare de le voir se mélanger avec d’autres poissons tels que de jeunes barbeaux ou jeunes chvesnes. Petit à petit l’Hotu agrandira son territoire.
Le Hotu se nourrit en raclant les fonds. Ainsi il se nourrit de débrits végétaux ainsi que des micro-organismes qui leur sont associés. Il est aussi possible que ce poisson ne dédaigne pas quelques oeufs de poisson. Il se nourrit essentiellement le jour.
Le cycle de maturation sexuelle débute à l’automne et trouve son terme au printemps. La maturité sexuelle du Hotu est tardive puisqu’intervenant entre l’age de 4 à 7 ans. Une fois la ponte intervenue sur des fonds caillouteux, l’closion intervient 10 à 30 jours plus tard. Sa croissance est assez rapide les deux premières années et devient plus lente ensuite.
De nos jours, les populations sont en déclin dans une bonne partie de l’Europe. Ceci est dû aux pollutions et aussi à la raréfaction des zones de frayères provoquées par les activités de l’homme.
Il existe de nombreuses espèces d’Hotu à travers l’Europe (entre 17 et 25 selon les auteurs). Dans le quart sud-est de la France et au nord-est de l’Espagne, il n’est pas rare de rencontrer le Toxostome (Chondrostoma toxostoma) qui ressemble fort au Hotu. Son museau et la forme de sa bouche sont des signes distinctifs permettant de différencier ces 2 espèces. Le Toxostome est souevnt appelé aussi Souffie ou Souffe.
Le hotu se capture au moyen d’une canne avec ligne fine a plombée étalée. on le peche au ras du fond Il aime les Asticots, les morceaus de vers, les porte-bois
OMBRE commun

L’ombre commun : un poisson fantasque ou fantastique ?
S’il y a bien un dénominatif qui colle à la peau de ce poisson c’est bien celui de fantasque. Dans les articles halieutiques, il n’est pas un auteur qui n’emploie ce terme à son sujet. Dans les dictionnaires, on en trouve la définition suivante : « qui est sujet à des fantaisies, des sautes d’humeur ; dont on ne peut prévoir le comportement. Voir bizarre, capricieux, changeant, lunatique, original. » Or pour moi, qui pêche régulièrement l’ombre depuis de nombreuses années, il est tout sauf fantasque.
Se méfier des apparences.
Ce poisson a un mode de vie différent de celui de la truite. Celle-ci beaucoup plus craintive, part ce cacher à la moindre alerte. Parfois piscivore, généralement dotée d’un taux de croissance plus faible, elle passe moins de temps à s’alimenter d’insectes. Le système de défense de la truite sur bien des rivières est basé sur la fuite, la vie nocturne ou la prise en surface d’insectes de très petite taille (truites gobant des minuscules chironomes à longueur de journée sur les lisses des rivières pyrénéennes).
L’ombre et sa petite bouche
L’ombre est presque exclusivement insectivore en France. Il ne se cache pas sous les berges et vit à longueur de journée sur les gravières dégagées. C’est un goulu qui se nourrit la plupart du temps. Il n’est pas rare qu’un ombre consomme plusieurs centaines d’insectes dans une seule journée. Cela le rend particulièrement vulnérable à la pression de pêche mais cela en fait un partenaire de choix pour le pêcheur à la mouche.
Dans les pays scandinaves où les populations d’ombres sont abondantes et peu pêchées, ces poissons sont facilement capturables à la mouche. Mais sur les parcours français, qui reçoivent une pression de pêche importante en raison de l’engouement pour la pêche de ce poisson, il a du s’adapter faute de quoi, il aurait disparu. Du coup, à force d’être pêché, remis à l’eau, décroché, il devient parfois difficile à leurrer au point de rendre son comportement incompréhensible au premier abord.
Sur les gravières de la Dordogne, de la Vienne, de la Loue, de l’Ain ou du Doubs, il se passe en effet rarement une journée où les niveaux sont bons sans qu’un pêcheur ne lance ses mouches au devant d’un ombre gobeur. Si l’imitation est ressemblante et bien présentée, le poisson sera pris au premier passage. En revanche, si la mouche drague, le poisson monte court ou fait un refus au dernier moment. L’ombre contrairement à la truite qui se serait callée, va continuer à s’alimenter à quelques mètres du pêcheur. Mais il a eu le temps de photographier la mouche. Si bien qu’il ne remontera que rarement dessus. De plus, il sait dorénavant qu’il est pêché ce qui le rend plus méfiant. Les gobages se poursuivent toutefois sur les insectes naturels mais le poisson ne monte pas sur cette mouche qu’il a déjà vue. Devant cette situation, le pêcheur change d’imitation mais rarement de dérive. Si bien que la nouvelle mouche a des chances de mal dériver aussi. Le poisson la voit, monte court et la photographie. Le pêcheur y passe sa boite et fini par remettre en doute ses capacités jusqu’à ce qu’il mette cette petite imitation rose ignorée depuis deux saisons au bout de son bas de ligne. Un posé un peu plus détendu, la mouche flotte plus bas, l’ombre se laisse prendre. Vous voyez bien, je vous l’avait dit, l’ombre est un poisson fantasque. Il a pris sur du rose.
Persuadé d’avoir trouvé la mouche miracle, notre pêcheur la lance vers les autres poissons du banc avec un succès mitigé. Puis, loin de les avoir tous pris, il ne fait plus rien monter sur sa mouche rose. Bizarre… Plus bas sur la gravière d’autres pêcheurs ont pris des ombres avec tout un tas de mouches différentes. Eux aussi sont persuadés d’avoir la bonne. Au total, certaines journées, tout le monde aura pris des poissons qui mangeaient les mêmes insectes avec autant de mouches différentes qu’il y avait de pêcheurs. Vu sous cet angle, une première analyse superficielle suffit à qualifier ce comportement de fantasque.
Un comportement défensif logique et fantastique.
Mais pris individuellement, chaque poisson réagit à une logique stéréotypée pour déjouer les pièges des pêcheurs. Tant qu’il ne sait pas qu’il est pêché, il est peu méfiant à l’égard des mouches qui lui sont présentées. Si bien qu’il est possible lors d’une première dérive d’en prendre avec de grosses mouches qui flottent haut pour peu qu’elles ressemblent à un insecte habituellement présent dans l’environnement immédiat des poissons.
Toutefois, les choses changent rapidement lorsque le poisson a été pêché plusieurs fois. Il suffit qu’il ait détecté un draguage ou un modèle grossier pour que sa vigilance monte d’un cran. Ensuite, même s’il continue de gober les insectes naturels, il va devenir intransigeant sur la présentation tout en restant tolérant sur les modèles de mouches qui déclenchent habituellement des montées. Si bien que lorsque vous avez raté un ombre sur un modèle, il est rare qu’il remonte dessus. Le lui représenter immédiatement ne servirait qu’à lui confirmer votre présence. Il faut alors lui présenter un nouveau modèle de mouche évoquant si possible la proie du moment mais différent du précédent.
C’est là que monter ses propres mouches devient un avantage évident. Il est alors possible de confectionner des variantes qui s’avèrent bien utiles après les refus. Mais à chaque erreur, vous éduquez le poisson. Si bien qu’au bout d’un moment, la confrontation consiste à bien présenter au poisson des modèles originaux qu’il n’a jamais vu.
Dans le temps, au fil des jours, cela se résume à une course poursuite entre la capacité du poisson à photographier des modèles « dangereux » et la capacité du pêcheur à inventer de nouveaux modèles. Le combat tourne souvent à l’avantage du poisson qui en plus au fil du temps apprend à recracher au plus vite les mouches. Donc même si on a mis au point une artificielle séduisante qui sera prise en bouche par le poisson, il faut ferrer très vite sinon le poisson l’aura recraché (et mise en mémoire) réduisant à néant tous les efforts d’imagination.
Pauvre pêcheur me direz vous. La mémoire de l’ombre a toutefois des faiblesses. Une longue période de non pêche le rend moins regardant vis-à-vis des mouches. Il y a donc des moments fastes lors des périodes d’ouverture de la pêche, les premiers jours après une période de hauts niveau ou lors de grosses éclosions au cours desquelles les gros ombres regardent vers la surface. Le temps passant, les ombres oublient aussi les modèles qui leur ont causé des soucis. De plus, certains modèles sont tellement appétissants qu’ils font toujours de l’effet même aux poissons les plus éduqués.
Malgré tout, quelques jours de pêche intensive suffisent en général pour que les poissons s’éduquent au point de devenir difficilement prenables. Ce sont alors d’incessants changements de mouches qui vous attendent avec des montées courtes, des refus et heureusement quelques prises.
Mais n’est-ce pas là la beauté de cette pêche. Tenter de leurrer des partenaires dont le degré de vigilance varie en fonction de la pression de pêche, tenter de prendre de cours leur « catalogue de mouches » en inventant sans arrêt de nouveaux modèles ? Les remettre à l’eau avec le plus grand soin pour voir si le lendemain, ils se souviendront du modèle avec lequel on les a capturé la veille ?
Relâchez vos rêves
Alors, l’ombre, un poisson « bizarre, capricieux, changeant, lunatique, original » ? Non, il s’agit surtout d’un poisson qui a mis en place un mode de défense vis à vis des pêcheurs basé sur le repérage des dérives suspectes (draguages, bas de ligne visible…) et des imitations qui lui sont proposées. Un ombre qui mange des insectes n’est qu’un poisson vulnérable qu’il est tout à fait possible de leurrer avec une mouche artificielle qui imite cet insecte si elle est bien présentée. Et c’est ce qui se passe le plus souvent. Mais de rencontre malchanceuses avec des hameçons à l’apprentissage des leurres qui passent souvent en draguant au dessus de lui, ce poisson à appris à mémoriser très rapidement différentes situations et modèles de mouches dangereux . Il en devient alors parfois assez difficile à prendre. La course poursuite avec lui pour la création de modèles originaux est alors en marche. C’est ce qui fait le charme de la pêche de l’ombre, ce qui nous fait rêver. C’est à ce titre que ce poisson est fantastique dans le sens noble du terme car il fait appel à notre imagination.Alors pour que le rêve dure encore longtemps, relâchez vos rêves.